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Entre filles

17 juillet 2011
par La Mère Joie

(mais pas entre gonzesses)

Vendredi 15 juillet 2011

« J’ai hâte de voir, Légio, combien de temps Mademoiselle Commandante va tenir avant de faire des remarques sur mes changements, hi hi hi ! Est-ce que déjà elle va arriver à ne rien dire devant tout le monde ?! »

Connaissant la Fräulein, je savais que j’allais être passée de suite au crible, qu’elle ne laisserait aucun détail de côté et qu’elle était aussi capable de discrétion qu’une moissonneuse batteuse dans le XVIème arrondissement de Paris.

En me voyant elle m’emmena légèrement à l’écart, signe qu’elle avait mûri.

« Dis donc, t’as un nouveau pantalon ! Tu l’as acheté où ? Il était cher ?

- Ca te plaît ?

-Ouais, ça te va très bien ! Tu l’as acheté où ? Il était cher ? »

J’étais contente d’avoir l’opinion de ma grande fille, une opinion toujours cash qui me permettait un certain lifting intellectuel nécessaire pour ne pas laisser mon esprit s’encroûter et pour me souvenir de tous les prix de mes biens depuis 2003.

« Oh mais t’as foncé tes cheveux ? C’est toi qui l’as fait ? Ca a coûté combien ? C’est mieux, maman, hein. Tu vois je te l’avais dit que c’était moche la coiffure bi-colore !!!

- Oui tu avais raison.

- Hein, c’était moche, hein ! Je te l’avais bien dit que c’était moche !!!

- Fräulein, j’ai dit que tu avais RAISON. C’est bon. TU avais RAISON !

- Non mais c’était moche, faut le dire…

- Ah ah ah ! Fräulein !!! TEMPS MORT !!! »

Mademoiselle Commandante avait également besoin de moi, de mon écoute, de mes conseils.

« T’as vu comme elles sont abîmées mes mèches de devant, maman ? A ton avis, faut que je fasse couper combien de centimètres ? »

Un besoin réciproque dont  je faisais particulièrement attention, à la suite de ma propre expérience avec ma daronne, qu’il ne se transforme pas en communication Comptoir des Cotonniers avec brouillage des codes, des générations et des identités.

Et la journée se déroula à nous observer l’une l’autre, à nous interpeller dans une connivence joyeuse et taquine.

Laissant les mâles raser les vitrines de fringues, de bijoux et de sacs à main, une femme à l’approche de la quarantaine et une demoiselle partageaient  leurs goûts, leur relation singulière à la féminité, des futilités exquises.

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7 commentaires laisser un →
  1. 17 juillet 2011 16:17

    Je note surtout que la Fräulein s’intéresse également à la bonne santé du budget du Q.G. Mademoiselle Commandante future Intendante ?

    • 17 juillet 2011 16:40

      J’aurais eu son âge, je n’aurais demandé ça que dans la perspective de savoir si je pouvais m’en faire payer un aussi… ou plaider en faveur d’un dévalisage de magasin si d’aventure ma mère avait fait des folies..!

    • 17 juillet 2011 21:22

      Elle fait très attention à l’argent en fait. Même quand on lui achète un truc, si elle estime ça trop cher, elle en veut pas. Tout pas sa mère, quoi ! :D

  2. 17 juillet 2011 19:18

    J’adore ces échanges entre mère et fille… comme tu le dis… pour mieux « partager ces futilités exquises »…

  3. 17 juillet 2011 19:28

    Très jolie relation, profitez bien de vos retrouvailles.

  4. 17 juillet 2011 23:35

    ça me fait envie cette complicité ! j’espère pouvoir partager ce type de relation avec ma fille dans dix ans de temps en temps. Mais au fait ça t’a coûté cher ? ;-)

  5. 18 juillet 2011 10:20

    Du bonheur d’avoir une (grande) fille. Sans se la jouer CdC, c’est vrai, y a des trucs qu’on ne partage qu’avec ses filles, c’est comme ça.
    C’est vrai: pour mon fils, je suis toujours la plus belle. Pour ma fille (la grande), c’est mieux si je laisse sécher mes cheveux au naturel. Et elle insiste tellement que je me demande si je ne suis pas très très moche quand je les sèche. Bref: elle a un avis tranché, au moins, elle.

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