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Mes beaux-parents, ces héros : le cancer, cet ennemi

10 juillet 2010
par La Mère Joie

Le 8 juillet 2010

Je sonne à la porte de ce petit logement de fortune de l’est parisien. Je suis très en avance.

Elle ouvre en s’écriant « Ah, LMJ, tu es déjà là ! ».

Elle semble contente de me voir.

Un vieillard décharné, fripé et chauve, voûté sur sa canne se tient à deux/trois mètres de moi. Je ne savais pas qu’il y aurait de la visite en dehors de la mienne… Je ne dis pas « Bonjour Monsieur ! », j’irai lui serrer la main et me présenter dès que j’aurai pénétré dans l’appartement qu’ont dû louer en urgence mes beaux-parents pour soigner le cancer du poumon et de la hanche de Beau-papa.

Je m’approche de l’inconnu.

« Coucou ma belle ! », me déclare Beau-papa comme à l’accoutumée mais dans un immense effort d’articulation.

Et il m’embrasse, l’air très triste et réjoui à la fois. Il semble exténué de s’être levé de son fauteuil.

Il y a une dizaine d’années, je venais déjeuner à la brasserie de mes futurs beaux-parents située à Opéra. C’est là que j’ai rencontré mon Légionnaire qui y était garçon de café pour les aider. Entre eux et moi, cela a nécessité une longue, très longue période d’acceptation mutuelle. Il a fallu apprendre à tolérer l’autre dans son rôle, son éducation, ses principes, sa personnalité… Apprendre à se respecter.

S’aimer, on n’y pensait pas encore vraiment.

Déjà aplanir les tensions et les divergences.

C’était sa mère, c’était son père. Ils avaient leurs qualités et leurs défauts. J’avais les miens comme tout un chacun.

Ma belle-mère était une vraie belle-mère. Et moi comment serai-je avec la femme du Grognard ?

Elle ne voulait pas de filles, avait enfanté trois garçons. J’avais bien assez d’une seule maman avec laquelle les relations étaient franchement compliquées. On n’étaient pas parties pour vouloir s’apprécier.

Pis un jour, je n’ai plus parlé d’eux à mon Légionnaire en les qualifiant de « ta mère », « ton père ». Je les ai appelés par leur prénom. Parce que j’avais désormais de l’estime pour ce qu’ils étaient. De leur côté, ils se sont mis à dire « nos enfants » pour nous nommer, mon Légionnaire et moi.

Ils m’avaient sans doute jugée, peut-être même méprisée par moments mais au final ils avaient toujours été là pour moi en cas de besoin. Et ça importait.

Ils vivent dans ce deux pièces depuis quatre mois. L’annonce de la maladie de Beau-papa est tombée comme un couperet. Le lendemain, ils partaient s’installer ici. J’en ai été très affectée mais j’étais incapable de téléphoner pour prendre des nouvelles. J’avais également sans cesse repoussé ma venue quand j’allais à Paris : pas le temps, trop loin, d’autres priorités.

Un cancer, c’était si anodin.

J’avais vu des avants, pendants, après dans les magazines. Quoi ? Les personnes perdaient leurs cheveux, vomissaient, étaient fatiguées par la chimio ; au pire se faisaient opérer comme de l’appendicite. On avait tous une connaissance atteinte et qui s’en sortait plutôt bien. Celles qui ne s’en sortaient pas mouraient sur un lit d’hôpital tandis que j’ouvrais une bouteille de champagne pour fêter un quelconque évènement de notre vie à nous.

Je veux dire : était-ce encore quelque chose de si grave tant ce mal du siècle était banalisé ?

Aussi, j’avais si peur de ne pas être à la hauteur car je serai confrontée à ce qui me terrorise  : la souffrance physique, la diminution.

Je n’imaginais pas être bouleversée par la détresse de deux êtres que je n’imaginais pas non plus m’être aussi chers.

Elle pleure en me racontant les hurlements de douleur de son époux avant d’être pris en charge, les cauchemars épouvantables. Il écoute sans intervenir. Il m’est insoutenable de regarder cette femme qui était parfois dure pour se préserver, a déjà vécu la déchéance de ses parents dont elle s’occupa et doit remettre le couvert avec son mari, de rester digne en retenant des larmes qui s’échappent à leur tour sans que je ne puisse rien faire. Il m’est insoutenable de le voir lui, ce bel homme qu’il était et qui a pris vingt ans au compteur en si peu de mois si bien que je ne l’ai littéralement pas reconnu malgré l’évidence (je savais qu’il n’avait plus de cheveux, pouvait très difficilement se déplacer, avait maigri etc.), ne plus être autonome et ne plus jamais l’être (il y a espoir de guérison, de survie mais pas de rétablissement pour sa jambe), ne plus réagir, s’endormir brutalement, drogué par les doses de morphine.

Pour la première fois de ma vie, je ressens une peine incommensurable pour quelqu’un d’autre. Je suis déchirée par la tristesse. C’est bien plus fort, bien plus violent que se mettre simplement « à la place de ».

Elle me raccompagne à la gare de banlieue ; il est angoissé de rester seul, lui qui était si endurant, si indépendant, si « marche ou crève ».

Je crois qu’elle a envie de s’épancher un peu. Je crois qu’elle me fait confiance.

Je crois qu’elle comprend mon désarroi, que je ne suis pas encore prête pour de tels évènements.

Je crois qu’elle ne m’en veut pas trop de ne pas savoir être suffisamment présente.

Je crois que je ne m’en veux pas trop non plus parce que je fais de mon mieux. Je sais que je dois mûrir sur le sujet et devenir plus forte.

Nul ne me propose trois heures plus tard un simple kleenex dans le TGV lorsque je m’effondre, hantée par ce que je viens de découvrir, de réaliser. J’aimerais qu’on me dise quelques mots, que l’on me demande juste si ça va aller ou que l’on me propose de quoi me moucher. Je suis gênée, mes voisins sont gênés et aucun ne fait de pas vers l’autre.

Un drame se joue dans ma tête en silence, silence qui me pèse lourdement. Le cancer n’est jamais anodin pour tous ceux qui sont concernés. Depuis jeudi, je me répète qu’il faut profiter de ce qui nous est offert pour honorer le combat de Beau-papa. Et de Belle-maman.

PS : Merci de ta lecture. Pas de compassion affichée stp. Mais tu peux m’aider en relatant ton expérience face à la maladie.

41 commentaires laisser un →
  1. 10 juillet 2010 18:32

    J’ai perdu il y a 3 ans une bonne amie. On avait fait connaissance grâce à nos garçons qui étaient devenus amis à l’école. Elle a lutté longtemps. Je pense à elle tous les jours.

  2. 10 juillet 2010 18:38

    Je ne peux pas t’aider en relatant mon expérience face à la maladie, tout simplement parce que je n’en ai pas. Je pourrais te parler de mon expérience face au handicap, qui n’est pas tout à fait la même chose, puisqu’il ne s’agit pas de l’expérience de la mort, mais qui s’en rapproche de par la gêne face à la personne atteinte, l’incapacité de réagir comme on voudrait réagir, et les larmes qui s’échappent malgré nous. Tout ce que je peux te dire, c’est que la seule chose à faire est d’être présent, à l’écoute, et savoir accueillir la peine de l’autre quand il a besoin de l’épancher… et savoir accueillir ta propre peine. Ce que tu sembles avoir fait. Donc bravo. Plein de bises à toi et à toute ta famille. :)

  3. Cathy B lien permanent
    10 juillet 2010 18:42

    J’ai déjà perdu deux personnes proches et de mon âge : leucémie pour la première et cancer de l’utérus pour la deuxième. Ni à l’une ni à l’autre, la maladie n’a pas laissé de chance.
    J’ai eu beaucoup de mal à accepter. Ce sont des situations que je vis très mal et qui me mettent des crises d’angoisse.
    Mais ce que je vis le plus mal c’est la maladie de ma tante. Nous sommes très proches, même si nous ne vivons pas à côté. J’ai vécu mon enfance à 100 m d’elle et nous avons des centres d’intérêt communs, lecture, rando… Et ce printemps elle a appris qu’elle avait la maladie d’alzeimer, triste cadeau à 60 ans. Elle le vit très mal, ma maman est très affectée… J’ai pour ma part beaucoup pleuré. Puis je me suis ressaisie et elle est venue passer une journée chez moi. La famille s’est engagée à se serrer les coudes & à l’aider chacun à sa manière.
    Que je suis longue ce soir. Belle soirée et bon dimanche…. avec le soleil !!!

  4. 10 juillet 2010 18:46

    Je comprends ce que tu veux dire par la pense incommensurable. Je n’ai aucun conseil à donner car moi même je suis pas prête à affronter la mort, la maladie.
    Et pourtant je sens que çà se rapproche lentement.
    Que dire de plus qu’on est là. Qu’on essaye de gérer avec les moyens qu’on a. Que tu as raison de vouloir prifter à 1000% du reste.

    Des pensées positives pour que tu te concentres sur l’important, être forte soutenir ce que tu aimes qui vont avoir besoin de toi.

    Et puis moi je suis là si tu as besoin …

    Jane

  5. 10 juillet 2010 18:50

    Je n’ai jamais eu de belle maman (quand j’étais mariée) à à cause de cette saleté de crabe. Deux amies de mes parents en sont mortes, à mon age.
    Ma copine E. se bagarre depuis 2 ans, c’est sa deuxième récidive … Elle veut fêter les 10 ans de son petit fils né en décembre dernier, elle dit qu’après, il pourra lui arriver ce qui arrivera ….
    Et moi je vais faire ces satanées « révisions » (frottis, mammo, vérif des grains de beauté) parce que ça me fout une trouille monumentale…..

  6. 10 juillet 2010 18:56

    La compassion est hélas le stade ultime du partage de la douleur.
    Perso, dans mon travail je suis confrontée tous les jours à la maladie. Le « faut pas s’attacher, parce que demain tu viens peut-être pour personne », je ne peux toujours pas le concevoir.
    Et comme je suis maso, en dehors du boulot je suis bénévole pour l’accompagnement des patients et des familles à qui ont doit faire de terribles annonces (bien plus irrémédiables qu’un cancer).
    Le crabe plane aussi sur ma famille … que chacun ait cette ombre au-dessus de lui n’est pas le plus effrayant (il faut l’admettre) la promesse d’être soutenu n’est par contre pas offerte à tous.
    Bon courage et restez soudés.

  7. 10 juillet 2010 19:01

    De toutes les personnes qui ont eu le cancer dans mon entourage et qui en sont décédé, je crois que psychologiquement je n’ai jamais su les aider parce qu’on ne vit pas ce qu’ils vivent mais pour le côté pratique j’ai toujours su être là que ce soit traverser la ville sur ma pause de midi pour tenir compagnie à une gamine paumée dans un hopital loin de ses parents ou veiller sur une mourante pour soulager un membre de la famille. Mais tu vois bizarement quand il s’est s’agit de mon grand père (les autres faisaient partis de ma belle famille) j’ai fuit le psychologique et l’aide pure je ne saurai expliquer pourquoi…

  8. 10 juillet 2010 19:21

    Ma mère a fait face au cancer. Elle n’a pas été trop diminuée. Ca a duré un an en gros. Et elle est suivi maintenant.
    Sa soeur y fait face en ce moment. Je ne les vois pas beaucoup comme nous habitons loin… Je sais juste qu’elle continue encore et encore de se battre. Et qu’elle est épuisée.

    Quand j’étais au lycée, la mère de ma meilleure amie avait un cancer en même temps que la mienne. La sienne n’a pas eu autant de chance que la mienne. Je l’ai vu passer par ces étapes, cet espèce de vieillissement prématuré. A 45 ans elle en faisait 75. C’est très difficile de voir les personnes diminuées comme ça…

    Bon courage à vous.

  9. 10 juillet 2010 19:34

    Je ne peux jamais entendre parler de ce genre d’expérience sans culpabiliser de n’avoir pas su, à une époque, dépasser ma peur viscérale de la maladie / la mort. Et maintenant c’est trop tard.

  10. 10 juillet 2010 19:42

    ce satané crabe me hante, j’ai peur, c’est devenu SI courant…. je ne saurai jamais à l’avance comment je réagirai le jour où il me touchera de près ou de plus loin, mais cela est important je pense d’être présent près du malade, ne serait-ce que par quelques gestes, pensées, soutien moral…
    je t’envoie un milliard de bisous ma belle

  11. 10 juillet 2010 19:50

    La maladie, quand ça touche un proche, je pense qu’il n’y a pas pire… et surtout, on ne sait jamais comment chacun va réagir, ce dont la personne touchée par la maladie a vraiment besoin, ce qu’on peut vraiment faire pour l’aider…

  12. 10 juillet 2010 19:57

    la mère de ma meilleure amie est partie en janvier, elle venait d’apprendre juste avant noël qu’elle était atteinte d’une leucémie « à noël on offre de ipod et moi j’ai eu un cancer » s’amusait elle à dire
    elle est partie un mois après les premiers examens
    certes je ne la connaissais pas beaucoup, mais sa disparition m’a beaucoup peinée, cela signifiait que même à nos âges on pouvait perdre nos parents

    on pense souvent que cela n’arrive qu’aux autres, que ce n’est pas pour nous, nos proches
    c’est difficile de réaliser qu’une personne qui nous est chère est devenue un être fragile

    je pense fort à toi, très fort à ton Légio
    et je vous embrasse

  13. barbaraaaa lien permanent
    10 juillet 2010 20:52

    Et bien moi, « je » suis en plein dedans. Maman se bat contre un cancer de l’estomac depuis maintenant un an. Elle a 53ans. Son père est mort de la même chose à 50ans…
    Le plus difficile est d’entendre « j’en peux plus, je veux mourir, j’en ai marre ». Et de ne ressentir que colère. Colère parce qu’elle a attendu des mois et des mois avant d’aller consulter un médecin.
    De la colère parce qu’elle se marrait en se tenant le ventre et en disant « c’est rien c’est mon cancer » 6 mois avant de se décider à consulter.
    Bien entendu cette colère je ne peux l’exprimer, et surtout pas à elle, mais pfiou que c’est dur d’être avec elle tous les matins à regarder cuisine tv et autres conneries. Elle qui était si active, qui avait tant de projet pour sa retraite avec son mari…
    Comment ne pas avoir envie d’hurler quand tous les quinze jours, après sa chimio elle pleure tout ce qu’elle peut, se sent si mal…
    Comment rester stoïque quand tous les quinze jours avant sa chimio il faut la motiver pour qu’elle y aille…

    Je ne ressens que de la colère face à cette putain de maladie, surtout depuis que je sais que je suis moi aussi porteuse de bactéries déclancheuses de cette saloperie… et qu’il suffit de 3 semaines d’antibio pour les éradiquer…

    Bon courage à toi et à tes proches

  14. La grenouille 45 lien permanent
    10 juillet 2010 22:27

    Mon beau-frère a eu un cancer au cerveau. Le jour des 4 ans de mon fils, il s’est accroulé dans la salle à manger. On ne savait quoi faire, tant la crise d’épilepsie était effrayante. Papa a agi et lui a sauvé la vie.
    Après on a su cancer duu cerveau, oépration dans l’urgence, infection de la boite cranienne, inaptitude professionnelle, changement d’attitude (lui qui était doux et tendre et devenu aigri et colérique). Cela fait 10 ans.
    On a appris à vivre avec sa maladie et plutôt les séquelle car au mois de juin, lIRM confirmazit qu’il était guéri, malheureusement c’est la diabète qui l’a tué ou plutôt c’est le sucre qui lui a permis de mettre fin à sa souffrance intérieur.
    Nous n’avions pas compris qu’il était malheureux et qu’il n’avait pas réellement réussi à se reconstruire. C’est en vidant son amoire, après l’avoir recouvert de son draps, que j’ai compris.

    Si je peux t’aider : parles, écris, hurles, pleures, pries….. car tu devra vivre avec tes angoisees et ta souffrance et mettant un masque face aux personnes que tu aimes, tu voudras protéger tes enfants et ton légionnaire. Tous voudront te parler mais toi, qui va t’écouter ????

    Je n’ai pas été assez à l’écoute de mon beau-frère car je voulais protéger ma petit famille.

    N’hésites pas à te faire aider par un psychologue et n’hésites pas à aller à la rencontres d’associations de familles de malades. N’oublies pas que tu les aimes et que tu n’auras toujours envie, ni la réponse. pas de culpabilité, juste de l’amour.

  15. 10 juillet 2010 23:07

    Pas facile de te répondre, aujourd’hui… au cours des études de médecine, on apprend à côtoyer la maladie et la mort, alors qu’on est pas du tout prêt, qu’on a 17-18 ans et plein d’envies frivoles dans la tête… On se révolte et on se dit « Putain, j’y arriverai pas, c’est pas du tout ça que je veux faire, et d’abord je veux aller faire la fête avec mes potes ! »
    Puis on réalise qu’en fait ça fait partie de la vie, que ce qui est anormal c’est plutôt ce tabou sur la mort et la maladie, dans nos société tout le monde est jeune et beau et performant, on nous apprend à ne pas voir la réalité en face, à parquer les malades dans des hospices ou des maisons de retraite, ne pas les voir… finalement c’est pour ça qu’on n’est pas préparés…
    Et aussi, je me suis rendue compte que pour tenir bon face à la déchéance, il faut se sentir utile, être dans l’action, avoir l’impression d’apporter quelque chose. Le rôle de simple spectateur est insoutenable…
    Je vous embrasse

  16. 11 juillet 2010 00:08

    Je vous ai toutes lues attentivement. Plusieurs fois.

    J’ai eu envie de répondre à chacune d’entre vous.
    Mais nous ne sommes pas face à face. Si j’étais avec vous, là, je me contenterais de vous écouter. Et c’est ce que j’ai simplement envie de faire : recueillir vos témoignages, réfléchir dessus, vous faire un signe de la tête et vous regarder droit dans les yeux, vous remercier d’un clignement de paupières.

    Votre bienveillance sera mon soutien ; mon amitié est vôtre.

    J’ai écrit avec beaucoup d’hésitations (et de billets rédigés mais jamais publiés) et il m’a semblé que cela faisait partie de l’apprentissage de la vie et que rendre tabou le cancer de mon Beau-père, c’était l’enterrer prématurément.

    De tout ça il ne ressort pas que du négatif. Je refuse d’être aigrie et d’avoir une vision manichéenne. Je veux grandir, non pas m’endurcir. Je veux pouvoir gérer mes sentiments, mes émotions, ne pas les verrouiller, être en mesure de les accepter et d’accepter le cycle de la vie, la vie elle-même.

    Si je parle essentiellement de moi, c’est pas pudeur et respect. Par désarroi aussi. Et puis, je sais que si je ne suis pas seule, dans les épreuves, je dois malgré tout faire face à moi-même qui est aussi bien mon meilleur ami que mon pire ennemi.

  17. 11 juillet 2010 08:18

    Et voilà, je le savais que je n’aurais pas dû te lire. Pas de bon matin en tout cas. Je reviendrai plus tard. Juste, t’as pas un kleenex là ?

  18. 11 juillet 2010 10:56

    Je crois qu’elle ne t’en veut pas trop de ne pas savoir être suffisamment présente.
    Je suis heureuse que tu aies la sagesse de ne pas trop t’en vouloir parce que tu fais de ton mieux. Et je t’embrasse. Fort.

  19. 11 juillet 2010 11:31

    J’ai vu dépérir ma mère, puis mourir. La souffrance, les changements physiques, la peur de la maladie et son flots de misères grandes et petites. Elle n’avait pas peur de la mort, mais n’endurait pas très bien la dépendance dans laquelle la mettait sa maladie. Et ça pour changer elle changeait, même son écriture était affectée, toute tremblante , mais jusqu’aux derniers moments elle a continué d’écrire. Elle m’a donné des cahiers, je ne les ai encore pas lus. Je ne peux pas, pas encore.
    Mais celui qui a su être là comme un chêne avec la pudeur nécessaire et un soutien affectif immense ce fut mon mari. Il a su me donner du temps en me déchargeant le plus possible, il a su m’offrir le temps des allers et venues de la maladie, puis le temps des adieux. Je crois qu’il ne pouvait pas me donner plus belle chose que ça.
    Il ne venait pas autant que moi en visite chez mes parents puis à l’hôpital, et quand il venait, il ne restait qu’un court moment près de ma mère pour nous laisser seules et s’occuper de toute l’intendance matérielle afin de laisser souffler mon père. Il était actif d’une autre manière, à sa manière. Mes parents ont été reconnaissants de sa façon d’agir, pudique et généreuse.
    Car quand on annonce une terrible maladie, d’abord il faut accompagner et parfois ça dure longtemps avec les espoirs, les peurs que ça implique c’est très difficile.
    Une fois que la fin est annoncée, le temps des adieux c’est tout ce qui reste et il faut savoir le prendre, mais ça m’a paru plus « facile » que la maladie en elle même. Abominablement douloureux affectivement et très triste bien sûr mais elle était sereine et surtout elle ne souffrait pas trop. Jusqu’à la fin on a beaucoup plaisanté et ri dans la chambre de ma mère. On a aussi beaucoup étouffé de sanglot . Et parlé, parlé, parlé, de tout de rien, de l’essentiel et du futile c’est comme ça que pudiquement on s’est dit qu’on s’aimait, qu’on comptait les uns pour les autres et qu’au delà de la mort le fil ne serait pas interrompu. C’est tout, je crois que c’est le plus important se dire qu’on s’aime et pas seulement face à la mort. Et il y a mille manières de le dire…

    Voilà comment ça s’est passé pour ma petite maman.

    Tolstoï débutait ainsi le roman d’Anna Karénine ,  » Les familles heureuses se ressemblent toutes , les familles malheureuses sont chacune à leur façon malheureuses. »
    Ainsi j’ose m’aventurer jusqu’à dire que tous les moments heureux se ressemblent et que les malheurs se vivent différemment, comme chacun peut à sa façon endurer le malheur.

  20. 11 juillet 2010 11:32

    Navrée pour le méga pavé :s

  21. 11 juillet 2010 13:29

    J’ai vu mon père dans la souffrance. Il n’est pas mort d’un cancer mais il était malade depuis des années. Il avait une insuffisance rénale, il partait se faire dialyser 2 fois par semaine. Les années ont passé et il a fallu faire face à plusieurs opérations : pontages coronariens, culotte aortique… Beaucoup de mots que je ne comprenais pas vraiment, j’étais ado, l’âge où on ne pense pas forcément à la mort. Je l’ai vu devenir de plus en plus faible, maigrir alors que c’était quelqu’un de sportif… Il a toujours gardé le sourire pour cacher aux autres et surtout à ses enfants à quel point il avait mal. Un jour de juillet 1995, il a fait un malaise cardiaque à la maison. Je me souviens avoir aidé ma mère à le porter jusque dans la chambre en attendant les pompiers. Arrivé à l’hôpital, ils l’ont transféré par hélico à la polyclinique où il était suivi pour ses dialyses. Et là, ils nous ont annoncé qu’il n’en réchapperait pas, quelques jours à vivre, une semaine tout au plus. Il est décédé un mois plus tard, le jour de l’anniversaire de ma mère… J’avais 17 ans. Ce que je regrette le plus, c’est de ne pas lui avoir dit à quel point je l’aimais et de ne pas être allée plus souvent le voir. C’est un manque immense. Je pense à lui quasiment tous les jours et il m’arrive quelques fois de l’imaginer avec ses petits enfants qu’il n’a jamais connu.

  22. 11 juillet 2010 14:20

    Evidemment ça me parle. Même si le mien était très localisé et qu’il n’a jamais été question de survie mais plutôt « d’enlever un bout de pied » ou pas.
    Je suis de celles qui nient. J’ai « des cellules cancéreuses aux os », mais je n’ai pas de cancer. J’ai juste un truc qui est arrivé il y a cinq ans et qui est revenu aujourd’hui.
    J’ai un petit traitement qui me fait vomir (chimio très légère) mais je n’ai pas de chimio.
    J’ai tout de même la hantise qu’un jour, Il s’attaque à un organe un peu plus utile que l’os du tarsien ou le gros orteil, mais je n’y pense pas.
    Nier m’aide beaucoup même si c’est puéril comme tout.
    C’est très con et cruel mais je me dis que si j’en ai Un, c’est un de ceux dont on ne meurt pas.

    Et puis depuis que j’ai récidivé, je suis pressée, comme si j’avais une peute au cul : pressée de me marier, pressée de faire un bébé, pressée de refaire la cuisine, pressée de tout.

    Moi dans le train, je t’aurais filé mon paquet entier de mouchoir (Carrefour discount, pas Kleenex, c’est trop cher). Dans la rue, partout, je ne laisse personne chialer seul, même si parfois on m’envoie bouler.

  23. 11 juillet 2010 15:32

    Comme tu le sais, j’ai récemment appris que la petite fille d’une amie est atteinte d’un cancer grave à 3 ans… Ce n’est pas la première fois que je suis confrontée à cette maladie mais la première fois que ça frappe un enfant si jeune… Et j’avoue que j’ai du mal avec cette nouvelle. Le combat ne fait que commencer. Il sera long et pourtant on aimerait connaître le dénouement dès maintenant parce que c’est dur d’attendre.

    Ma voisine, que je considérais comme ma tante a eu un cancer du sein. Elle m’avait demandé de lui tiré les cartes quand j’avais 18 ans et que ça me passionnait. J’étais mal à l’aise. Je lui avais dit que ce serait long mais qu’elle s’en sortirait.
    Elle a été en rémission pendant longtemps. Puis à 48 ans, elle a rechuté. Une rechute fulgurante avec métastases partout … J’étais enceinte de Chupa quand elle nous a quitté. Je n’ai pas eu la force d’aller lui dire au revoir. Égoïstement, je voulais garder une belle image d’elle.

    Ma cousine a aussi eu un cancer du sein. Elle s’est faite opérée. J’espère qu’elle ne rechutera pas.

    Mon grand-père est parti d’une tumeur au cerveau, j’avais 4 ans. Depuis j’ai toujours l’angoisse d’avoir un jour moi aussi une tumeur au cerveau…

    Ma grand-mère est partie à Noël d’un cancer des intestins qui avait atteint le foie.

    Le fils d’une collègue, 14 ans, vient de se faire amputer de la jambe suite à un cancer des os…

    La belle mère d’une amie a un cancer du sein…

    Cernée par le cancer…
    1 personne sur 2 aura un cancer dans sa vie… si ça ne fait pas peur ça…
    Après, on nous prend la tête avec un virus H1N1 …

  24. Perrine lien permanent
    11 juillet 2010 16:56

  25. 11 juillet 2010 17:26

    Mes parents en sont morts. Mon frère et mes sœurs vivent avec.
    Nous pourrons en parler (aussi) autour d’une B.B. Parce que c’est ça aussi la vie. Comment faire face ? Sûrement pas nier. Ni compatir. Continuer à vivre pleinement. Essayer…

  26. 11 juillet 2010 20:53

    Je ne sais pas vraiment si on se fait « une expérience » face à cette épreuve. ma famille et celle de Grand Mari ont été beaucoup touchées par le cancer. Un cousin de grand Mari est mort d’une leucémie foudroyante à 16 ans, ma cousine qui a eu une leucémie à l’âge de 14 ans s’en est sortie. Aujourd’hui un oncle sait « qu’il va y passer » comme il dit. Un autre est décédé l’année dernière. Une de mes cousines en est morte deux jours avant ses quarante ans d’un cancer du sein.Un de mes petits cousins est mort d’une tumeur au cerveau à l’âge de deux ans. Une de mes tantes se bat contre un cancer du sein. Comme le dit Miss brownie nous sommes cernés. j’ai lu avec beaucoup attention le témoignage de Nanette. Contrairement à elle , je ne suis pas touchée dans mon corps par cette saloperie mais comme elle, je nie. Quand on me dit « untel » est en phase finale, je me dis « je suis sûre que ça va aller ». Je te comprends (un peu, puisque que je ne vis pas ce que tu vis), si c’est ta façon d’avancer, c’est la bonne façon de gérer (enfin c’est que moi je pense!). Voilà LMJ, je pense beaucoup à toi et à ta famille. merci pour ce billet.

  27. 11 juillet 2010 21:47

    Père fumeur de 3 paquets de Gauloises brunes par jour. Moi dès 10 ans, conscience qu’un jour ou l’autre, il en mourrait mais il s’en foutait : « crever ou de ça ou d’autre chose » disait-il. Radios, scanners des poumons sans cesse repoussés malgré une toux chronique et effrayante. Et puis les premiers morts par cancer autour de nous : sa mère (58 ans), sa soeur (43 ans), son père (61), son beau-frère (57 ans)… mais rien ne pourrait le pousser à arrêter… trop tard.

    14 décembre 2004 : il a 53 ans. Mes parents m’appellent au boulot et me demandent si je peux passer les voir. Ils habitent à 70 bornes mais qu’importe, la demande est suffisamment exceptionnelle pour que je m’exécute. Ma grand-mère est à peine enterrée que mon père m’annonce devant la cheminée qu’on lui a détecté un cancer du poumon. Il sait depuis juillet qu’il a une opacité au poumon mais n’avait pas jugé bon de me le dire à ce moment parce qu’on venait de connaître notre 2e échec de Fiv.
    Il me dit qu’il va se battre, lui le bon vivant, amateur de vin, sportif du canapé, gourmet et gourmand. Que le crabe est pris à temps, et que ça ira. J’y crois pas une seule seconde, tu penses, ça fait 20 ans que je vis avec cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Je le supplie de ne pas commencer de chimio avant Noël. Il accepte… visiblement on n’est pas à 10 jours près, pas bon signe.
    Le 24 décembre, l’amoureux me demande en mariage : pas prévu, on se grouille de bloquer une date 6 mois plus tard, on sait que le temps presse.

    Le 4 janvier : 1re séance de chimio, il continue à faire le fort. Ca va aller ma nénette qu’il me dit fièrement, mais la flamme n’est déjà plus dans ses yeux. Malgré ses 90 kilos, je le sens déjà vaciller. Je m’efforce de le croire, on se dit pas qu’on s’aime, ça sonnerait trop comme un adieu.
    Le 9 janvier, il doit entrer à l’hôpital pour se faire poser un cathéter. Il y va seul, une ambulance est censé le ramener le lendemain. Tout le lundi après-midi, je tente de l’appeler, en vain. Je ne m’inquiète pas outre-mesure : c’est un fervent adepte de la sieste.

    Je rentre du boulot et je commence à préparer une quiche lorraine. Le téléphone sonne : ma mère. Je dois venir, maintenant, tout de suite… Papa ne va pas bien ; les pompiers sont déjà là. Je propose de les retrouver directement à l’hôpital. Mais, elle insiste : il faut que je passe à la maison. On laisse tout en vrac et l’amoureux prend le volant et roule comme un dingue : première fois que je ne râle pas. J’appelle ma meilleure amie au téléphone qui a connu ça quelques mois plus tôt. Elle n’est pas très optimiste.
    20h30 : on arrive à la maison familiale. Les pompiers sont encore là en effet. Je rentre dans la maison et y trouve la voisine qui me prend dans ses bras. Je ne veux pas comprendre ou analyser son geste. Je vois ma mère un mètre derrière elle les yeux rougis. Elle vient vers moi : « Papa est mort. Je l’ai trouvé en rentrant ce soir à la maison ».
    On croit qu’il n’y a que dans les films que les gens poussent un cri animal. Faux, le mien vient du plus profond de mes entrailles. Je m’effondre, j’ai peur de basculer dans la folie là tout de suite maintenant. Je pense immédiatement à ce que je ne lui ai pas dit, à cet amour sans limite que j’éprouvais pour lui.
    On apprendra plus tard que c’est probablement une embolie pulmonaire qui l’a terrassé. Il est mort tout seul comme un con, sans sa femme, sans sa fille. S’est-il senti partir ? A-t-il pensé qu’il ne nous verrait plus, qu’il ne nous serrait plus dans ses bras ? L’oncologue nous dira aussi que le cancer était généralisé : métastases au foie, aux os… Il avait 53 ans.

    • 11 juillet 2010 21:51

      Désolée j’ai été un peu égocentrique sur ce coup-là. Forcément ton texte raisonne profondément en moi. Mais je n’ai pas de mot de consolation à te proposer parce qu’il n’en existe pas… juste une énorme pensée

  28. 11 juillet 2010 22:29

    Vous me laissez un petit moment pour digérer ?
    Avec amitié,

  29. 12 juillet 2010 07:59

    Ces putains de maladies, il y en a eu et en a encore partout autour de moi.J’ai peur de la maladie, de la mort, des malades…Je ne sais pas du tout consoler, je préfère changer de sujet, éviter, discuter d’autres choses, je suis un peu lâche pour cela je pense, et pourtant courageuse à d’autres moment.Je suis là pour tous les proches pour un tas d’autres choses, mais pour un combat d’une telle ampleur c’est aussi très dur pour ceux qui regardent, impuissants……

  30. 12 juillet 2010 09:08

    Une de mes tantes par alliance est atteinte d’une tumeur au cerveau depuis 4 ans…il lui restait moins de 6mois quand ils l’ont decouverte…la tumeur a regresse, ils ne comprennent pas…en attendant, nous on profite des moments precieux comme si c’etait les derniers…
    C’est plus facile quand il n’y a pas de « traces » visibles…
    Courage LMJ…

  31. 12 juillet 2010 11:40

    Bon, il faudrait peut-être moi aussi que je lise les commentaires, mais j’ai besoin d’un peu de recul, juste maintenant. Parce qu’on vient d’annoncer à ma mère un cancer poumon-vessie (et du coup, de lire que ton beau-père à aussi un « double » cancer, ça me rassure). Mais je suis apte à compatir…

  32. 12 juillet 2010 12:07

    Moi je peux te relater mon expérience de la maladie de ma belle-mère. Une femme coquette, maniaque, toujours nickel et pleine de principes. Après un infarctus, un coma, beaucoup de séquelles de mémoire, elle n’est plus la même. Amaigrie, odieuse, elle se laisse aller, nous envoie chier et déprime. Et son fils, mon amoureux, ne la reconnaît pas et a du mal à aimer cette « nouvelle » maman. Et moi je ne peux que l’écouter, le plaindre, le laisser la critiquer et la détester, le soutenir. Je pense que ce qui est, entre autres, important, c’est de laisser l’autre avoir le droit de ne pas vouloir faire d’efforts, ne pas le culpabiliser de ne pas se sentir à la hauteur…. Beaucoup de courage à vous.

  33. 12 juillet 2010 12:07

    Merci encore, les filles et courage à toutes celles qui sont aussi dans l’épreuve !
    J’aime à penser que par cet article nous nous serrons les coudes.
    ♥ ♥ ♥

  34. 12 juillet 2010 12:44

    Que dire… de mon côté j’ai du apprendre à faire face à cette maladie qui a décimé mon grand père en tout premier, j’avais 13 ans, je n’ai pas trop réalisé…
    puis j’ai du accepter celui de ma grand-mère que j’ai accompagné jusqu’à sa mort et dont j’ai vu du début à la fin, les changements physiques et psychologiques…
    puis celui de ma mère qui est morte décharnée à l’hôpital, puis celui de ma belle-mère… 4 cancers graves, tous morts… depuis il y a eu des progrès…
    je ne me pose plus de questions, j’espère juste que j’ai eu ma dose mais je sais que tout le monde n’est pas égal devant la maladie et ne réagit pas pareil… j’ai vu le compagnon de ma grand-mère faire comme si de rien n’était ou alors c’était sa façon de se protéger, bref…
    une de mes meilleures amies a été touchée aussi mais elle s’en est sortie… j’ai vu combien le vide s’est fait autour d’elle, les gens ont peur du cancer… comme si c’était contagieux.
    même si on n’arrive pas à supporter tout le côté atroce lié au physique, quand on aime les gens il y a d’autres façons de se manifester… une carte si on ne peut se résoudre à téléphoner par exemple… des colis, des fleurs, des dessins d’enfant, un lien quel qu’il soit car l’isolement est sûrement pire que la maladie… De la compassion juste, pas de la pitié…
    tu pourrais essayer d’utiliser ton humour, ça aide même les malades d’entendre des horreurs rigolotes parfois!

  35. 12 juillet 2010 13:35

    Je pense que tant qu’on n’est pas confrontés « de visu » on ne réalise pas. Et on ne réalise pas non plus toujours qu’on tient aux gens avant de risquer de les perdre. Il faut en prendre conscience je pense. Et pour autant, il n’est pas interdit aux biens portants de continuer à vivre, à être heureux. Savoir que sa maladie rend les autres malheureux rajoute encore à la douleur.

    Dans ma famille, nous vivons avec la douleur, avec les absents, avec les diminués, très très jeunes, ou un peu moins, mais toujours trop jeunes pour partir, pour être touchés si durement par la maladie. La colère, la révolte, quand un enfant est touché; l’impuissance, la rage, quand c’est un adulte.

    A chaque fois, un nouveau combat, ensemble, qu’on perd presque à chaque fois. On ne vit pas vieux chez nous. Et pourtant la vie doit continuer: il faut vivre le présent et s’aimer maintenant, parce que demain, ce sera peut-être nous, ce sera peut-être trop tard.

    Toutes mes pensées à toi, et aussi au Légio.

  36. 14 juillet 2010 10:02

    Je vous lis. ;-)

  37. 16 juillet 2010 14:50

    Je voudrais dire, parce qu’en fait ça me tracasse, que je n’aurais pas dû raconter ma propre expérience. Finalement, j’ai l’impression d’avoir déposé encore plus de fardeau sur ton vécu actuel par ce biais de l’expérience d’autrui qui parfois voire souvent ne sert à rien. C’est…comment dire une sensation plus qu’une certitude.

    Bref, hmm la vraie question c’est : comment vas-tu LMJ ?

    • 16 juillet 2010 21:35

      Regardons-nous bien droit dans les yeux. Ne regrette rien, moi j’eus envie de t’embrasser (au sens littéral du terme) pour ton 1er long commentaire. Je n’ai pas souhaité répondre individuellement mais finalement, j’aurais du faire l’effort de t’envoyer un mail. Je suis un peu timide avec toi pour ça. Je sais, c’est bête…
      J’ai mis une semaine à sortir la tête de l’eau. J’ai bien cru ne pas pouvoir remonter tant j’avais été choquée. Et puis hier, hop, j’avais mieux accepté.
      Merci de prendre de mes nouvelles. Ca me touche beaucoup de ta part.

  38. 16 juillet 2010 23:20

    Je vais surveiller ma boîte e.mail alors ;)

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  1. Vivre un drame enceinte « Le Q.G. de la Mère Joie – Blog d'une maman (encore !) enceinte

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